Canada, un mois après
Cela va faire un mois que nous avons remis les pieds sur le sol français, de quoi retrouver notre pays et le comparer à celui de nos cousins outre-Atlantique.
Le climat
La première chose qui nous a frappé en rentrant en France fut le climat. On se serait cru arriver dans un pays semi-tropical à cause de cette forte sensation d'humidité dans l'air, contrairement à la sécheresse de l'air canadien. Et puis tout est vert en France au mois de mai! Nous avons quitté une terre qui se réveillait à peine de l'hiver, avec une pelouse encore jaune et des arbres sans feuilles, et nous avons retrouvé un pays déjà bien ancré dans le printemps. Le Canada a en effet ce mois d'avril particulier, sans neige, sans vraiment d'hiver mais sans vraiment de printemps non plus. Nous étions heureux en tous cas de remettre aussi vite un pied dans le printemps, même plus humide!
Les villes
Retour dans nos villes, Angers, Nantes et Rennes. Que les rues sont étroites, que nous sommes serrés! J'ai plusieurs fois ressenti une sensation d'étouffement dans des petits bars français ou même dans les rues serrées et remplies de monde, contrairement aux rues d'Ottawa et de Montréal.
Cependant, que nos villes sont belles!! Après 8 mois dans des tours vetustes à Montréal et de vieux immeubles à Ottawa, tout nous a semblé beau. Nous avons appris à lever les yeux sur les bâtiments de nos centre-villes, découvert à quel point notre architecture est plus travaillée, et les immeubles mieux entretenus. Même Nantes qui ne m'a jamais paru une ville magnifique me semble maintenant riche au niveau architectural. Bien sûr, le Parlement d'Ottawa était superbe, certaines tours de Montréal impressionantes et l'ambiance particulière, mais les bâtiments des centre-villes canadiens sont globalement simplifiés, abimés par le temps et le climat.
Les gens
Ca peut paraître étrange pour beaucoup, mais quand je retrouve la France, j'aime entendre les gens s'engueuler dans la rue, râler pour rien ou klaxonner à tout va. Rien ne nous avait plus surpris - et agacés - que le manque de réaction des automobilistes devant cette personne au milieu de la rue à Montréal qui restait ostensiblement pour déranger le monde. Aucun coup de klaxon, on s'écarte calmement et on le laisse vivre sa vie...
Alors certes, c'est plus calme, à Ottawa les automobilistes sont plus courtois, un peu comme les Anglais, et tout se passe peut être dans une atmosphère moins stressée. Mais le problème c'est que c'est lisse... Lisse comme la peau parfaite des teenagers, lisse comme la simplicité des constructions, lisse comme le superficiel du langage, lisse comme l'uniformité des goûts des fast-food... Alors oui, nous sommes gueulards et nous sommes désagréables, oui nous sommes arrogants, mais nous avons du caractère!
Cependant, il faut nuancer ces propos et surtout différencier les québecois et les anglophones. Car, comme me l'a dit un habitant du Saskatchewan avant mon départ en parlant des canadiens anglophones, "we are more American than the British but more British than the Americans." Un mélange intéressant donc, mais qui me semble quand même bien plus américain qu'anglais. Et puis il y a les québecois, qui sont plus français que les américains mais surtout plus américains que les français. En effet, on retrouve cet individualisme extrême, chacun dans son coin, dans sa "communauté ethnique", on ne partage pas et on n'a que ce que l'on mérite. Et pourtant, ils gardent cette identité propre, forte et qui mérite admiration; comme cette volonté de défendre le français, même s'ils le parlent différement. Et puis il y a quelque chose qui les rend réellements attachants... Ils sont durs à percer c'est vrai, mais quand on commence à les connaître et que malheureusement c'est le moment où il faut les quitter, l'émotion qui passe n'a pas d'égal.
Alors voilà en quelques mots nos impressions sur le deuxième plus grand pays du monde, un pays d'immigration et de cultures variées à l'américaine et cet étrange îlot francophone qui nous a fait comprendre ce qu'est la francophonie. Pays rigoureux par son climat, aux caractères parfois trop simples et parfois difficiles à percer mais un pays unique, représenté à juste titre par cette feuille d'érable et cet hiver qui dure la moitié de l'année. Merci au Canada et au Québec pour nous avoir montré un modèle différent qui ouvre l'esprit sur les communautés ethniques, les personnalités et les façons d'être.
Ainsi s'achève notre périple dans le grand Nord, merci à tous ceux qui nous ont suivi avec fidelité, nous encourageant à alimenter ce blog le plus régulièrement possible. Nous espérons vous avoir donné envie de voyager, au Canada ou ailleurs. De notre côté, nous avons repris notre vie française et le travail (stage pour Simon, château d'Angers pour Anna), et tout va bien!
A bientôt,
Simon et Anna
